Est-ce que les éoliennes tuent les oiseaux ? Selon l’association Action Ecologie, les éoliennes terrestres tueraient plus de 130000 oiseaux par an, sur le seul territoire français. Une catastrophe pour la biodiversité qui s’ajoute aux conséquences sur le bétail ou la bétonisation des sols.
L’ancien député pro-éolien Mathieu Orphelin vient d’être nommé à la tête de la Ligue de protection des oiseaux, suscitant la colère de l’association Action Ecologie.
Par valeursactuelles.com Publié le 24 juin 2022 à 16h25
Les opposants aux éoliennes ne manquent pas d’arguments pour freiner la démocratisation de cette source d’énergie très contestée. L’un des plus récurrents concerne les dégâts que provoquent les pâles de ces grandes tours parmi les oiseaux. Selon l’association Action Ecologie, citée par Marianne, plus de 130 000 volatiles seraient effectivement tués par les éoliennes terrestres tous les ans, sur le seul territoire français. Une catastrophe pour la biodiversité qui s’ajoute notamment aux conséquences que les turbines ont sur le bétail ou la bétonisation des sols.
Un phénomène d’ampleur qui explique la grande irritation de la petite association écologiste, alors que l’ancien député LREM Matthieu Orphelin vient d’être nommé à la tête de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), en remplacement de l’ancien directeur Yves Verilhac. Or, lors de la précédente législature, Matthieu Orphelin s’était notamment distingué par son positionnement très favorable à l’éolien. La LPO « trahit son combat pour la nature », écrit Action Ecologie dans son communiqué, rappelant que « les immenses pâles [des éoliennes] déciment les oiseaux et les chauves-souris par milliers chaque année ».
Défendre une « écologie authentique »
Le chiffre avancé par Action Ecologie est issu d’un rapport rédigé par la LPO elle-même. Cette dernière, nuance Marianne, n’est d’ailleurs pas nécessairement une avocate de l’énergie éolienne. Sur le sujet, elle a une position relativement ambivalente, estimant que les éoliennes représentent une « opportunité » pour lutter contre le changement climatique, mais qu’elles doivent être installées en dehors de sites sensibles. L’objectif : « réduire le risque de collision et de dérangement en phase d’exploitation ».
L’opposition plus franche aux éoliennes d’Action Ecologie la place donc à contre-courant du mouvement écologiste français – une identité qu’elle assume. Selon Marianne, elle revendique une « écologie authentique », et tente de « dénoncer dans les médias les arnaques de l’écologisme ». Opposée à EELV et consorts, elle estime que ces structures sont « hors-sol (…) sans âme, déconnectées du terrain, obsédées par les sujets sociétaux et montrant un désir absurde de détruire tout ce qui fait le charme de la France ».
Vous avez un avis ?