Publié le 15/08/2022 à 07h42 par Bruno-Serge Leroy
Pour protester contre les projets de parcs éoliens dans le Cantal, près de deux cent cinquante personnes ont marché sur le plateau de Badailhac, samedi 13 août.
Des ballons multicolores. Attachés à des ficelles, ils sont montés petit à petit dans un ciel sans nuage et un soleil de plomb. Jusqu’à une hauteur de 100 m : « C’est la hauteur d’une pale d’éolienne ». Un symbole pour montrer à quel point « une éolienne défigure le paysage ».
Samedi, en fin de matinée, rendez-vous avait été donné par le Collectif anti éolien pour la sauvegarde du Cantal à tous ceux qui sont opposés aux projets de parc éolien dans le département. Et le lieu n’a pas été choisi au hasard : le plateau de Badailhac. Plateau qui domine la rive gauche de la vallée de la Cère, face au plateau du Coyan, rive droite. Et le projet d’un parc de 14 éoliennes sur le site mobilise les oppositions.
Le Cantal est un territoire particulier,
c’est un territoire touristique avec des paysages merveilleux. Et on veut préserver cela, parce que s’il y a des éoliennes, le Cantal est mort.
Ce que viennent chercher les touristes, c’est l’authenticité, le calme, la sérénité.
C’est donc au Vernet, un hameau de Vic-sur-Cère, que se sont retrouvées près de deux cent cinquante personnes. Des membres de toutes les associations d’opposition aux parcs éoliens du département, des élus ceints de l’écharpe tricolore, des sympathisants portant pancarte et banderoles. Et avant que le cortège ne se dirige vers plus la montagne de Las Dourlous, à une trentaine de minutes de marche, Claude Anseaume, présidente de l’association Vent des crêtes et Patrick Adam, président de l’association Vent de Salers ont pris la parole. Histoire de motiver des troupes déjà bien informées.
« Aujourd’hui, nous voulons manifester notre opposition à l’implantation de parcs éoliens sur notre territoire. Le Cantal est un territoire particulier, c’est un territoire touristique avec des paysages merveilleux, explique Claude Anseaume. Et on veut préserver cela, parce que s’il y a des éoliennes, le Cantal est mort. Ce que viennent chercher les touristes, c’est l’authenticité, le calme, la sérénité ».
Et Patrick Adam, de proposer un point d’actualité : « Ce qui nous attend n’est pas très réjouissant. Sous la pression de l’Europe, une loi d’accélération écologique a été votée. Elle comporte plusieurs volets. Le premier, c’est la réduction des délais de rétractation et de recours qui vont être réduits de dix mois. Ensuite, il a été décidé que l’implantation d’éoliennes se ferait désormais par arrêté ministériel. Ça veut dire adieu l’avis des populations locales, adieu l’avis des maires et des communautés de communes. L’Allemagne encourage que 2 % du territoire soit couvert par des éoliennes, et on met la même pression sur la France ».
Patrick Adam reprend son souffle : « Il y a aussi dans cette loi que toute perturbation ou destruction de la vie d’espèces rares ne doit en aucun cas entraver le développement des éoliennes. Cela veut dire que maintenant, légalement, on peut tuer des animaux pour construire des éoliennes ».
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