Depuis 2015, les témoignages se multiplient : « comme une invasion de machines », « un bruit d’autoroute », « obligée de quitter ma maison ».
Le magazine Capital faisait part en 2015 « d’un véritable scandale sanitaire », en relatant les « bruits lancinants » entendus par des habitants vivant depuis 6 ans à 400 mètres d’un parc de 11 éoliennes en région Midi-Pyrénées. Le médecin diagnostiqua pour cet habitant un « état anxiogène dépressif continu réactivé quotidiennement par les bruits et les différents jeux d’ombres et de lumière projetés sur sa maison par les pales du parc éolien » (1).
Le premier cas de syndrome éolien était ainsi découvert en France.
A l’échelle internationale, de nombreuses études sérieuses accréditent l’existence de ce syndrome, notamment l’étude de 2009 du Dr Nina Pierpont, de l’université de Princeton, et portant sur la santé de familles vivant à proximité de parc éolien (2). Privation de sommeil, irritabilité, problème de mémoire, maux de tête, acouphènes, étourdissement, vertiges, nausées, sensation d’oreille bouchée sont les pathologies que cette première étude sérieuse a mis en évidence.
Depuis 2009, d’autres études ont été menées désignant les infrasons produits par les éoliennes comme agent pathogène du syndrome. Les infrasons sont connus depuis les années quatre vingt, date à laquelle la NASA en démontra la nocivité sur la santé humaine de manière générale (3).
En France, la distance minimale pour installer une éolienne industrielle est de 500 m. Elle est de 2000 m aux États Unis.
En 2013, la fondation australienne Waubra, reconnue par son expertise des dommages causés par les infrasons, alerta publiquement des effets néfastes sur l’homme par la voix de sa directrice, Sarah Laurie : « Ainsi, ce que nous voyons actuellement dans les rapports mondiaux au sujet détériorations graves de la santé physique et mentale conduisant à un privation de sommeil et à des abandons de maison pourrait faire croire à des conséquences imprévues, mais elles étaient connues de certaines personnes clés il y a près de trente ans, en particulier par le département américain de l’Energie, la NASA et de nombreuses universités » (4).
Lors d’un congrès sur le thème du bruit des éoliennes en août 2013 à Denver, Paul Schomer, acousticien, a mis en en lumière le mécanisme conduisant les fréquences éoliennes inférieures à un hertz à agir sur l’oreille interne entraînant nausées, vertiges, migraines, et pression dans les oreilles et la poitrine, tels que décrit par les riverains. Un mécanisme proche de celui que l’on connaît avec le mal des transports, étudié pour les pilotes de l’US Navy (5).
Dans un article de 2011 du Bulletin Science, Technique et Société, le consultant en épidémiologie, Carl V. Phillips, écrit : « Il existe des preuves de graves problèmes de santé chez les résidents à proximité, généralement des maladies de type troubles du stress, à un rythme non négligeable. La majeure partie de la preuve prend la forme de milliers de déclarations d’événements indésirables (…) Les rapports d’événements indésirables fournissent des preuves convaincantes (…) du lien de causalité dans ce cas en raison de leur volume, de la facilité à observer l’exposition et de l’incidence des résultats » (6)
En 2013, le collège des médecins de famille du Canada a diffusé un article alertant sur les problèmes de santé à proximité de centrales éoliennes. Le constat des 3 auteurs est sans appel : « Les personnes qui vivent ou travaillent à proximité des éoliennes ont éprouvé des symptômes, y compris une moins bonne qualité de vie, de l’inconfort, du stress, des troubles du sommeil, des maux de têtes, de l’anxiété, de la dépression et une dysfonction cognitive […] Parmi les causes suggérées, on peut mentionner une combinaison de bruits provenant des éoliennes, d’infrasons, d’électricité sale, de courant tellurique et d’effet stroboscopique. Les médecins de famille devraient être conscients que les patients qui signalent des effets indésirables des éoliennes peuvent éprouver des symptômes qui sont intenses et envahissants » (7)
Extraits du livre : « Éoliennes » de Fabien BOUGLE, éditions du Rocher, octobre 2019
(1) : Guillaume CHAZOUILLERES, « Nausées, troubles du sommeil, dépression, … des témoignages de riverains s’élèvent contre les éoliennes ! », émission Capital, 26 juin 2015.
(2) : Nina PIERPONT, « Wind Turbine Syndrome – A report on a natural experiment », K-Selected Books, 2009.
(3) : Dr Neil KELLY, « A proposed metric for assessing the potential of community annoyance from wind turbine low-frequency noise emissions », Solar Energy Research Institute, Colorado, 1987.
(4) : Sarah LAURIE, « Wind Turbine Noise, Adverse Health Effects and Professional Ethics », Sarah LAURIE’s adress for the Human Rights Conference, Falmouth USA, octobre 2013.
(5) 5th International Conference on Wind Turbine Noise, Denver, 28 & 29 août 2013. Allocution de Paul SCHOMER.
(6) Carl V. PHILLIPS, « Properly interpreting the epidemiologic evidence about the health effects of industrial wind turbines on nearby residents », Bulletin of Science, Technology and Society, 19 juillet 2011.
(7) Roy D. JEFFREY, Carmen KROGH et Brett HORNER, « Effets indésirables sur la santé des éoliennes industrielles », Canadian Family Physician, mai 2013.
Premier commentaire
Bonjour, Ma vie est devenue un enfer depuis que j’habite dans l’Aube au milieu d’éoliennes qui se comptent par centaines ici. Il m’est impossible de dormir malgré les somnifères, antidépresseurs,, béta-bloquants pour calmer mon cœur. je sens mon corps vibrer continuellement surtout la nuit. J’ai des bruits incessants pénétrants. Je suis énervée, irascible. Souvent je m’endors d’épuisement pendant 1 ou 2 heure et je suis réveillée brutalement avec une sensation de panique et des palpitations. Il me faut du temps pour récupérer. Après cela impossible de me rendormir. La journée, j’ai parfois des nausées, des vertiges, et une sensations de pression au niveau des oreilles, des yeux. J’ai des acouphènes terribles.
Je me rencontrer que je ne supporte plus le bruit de la chaudière, des pompes à chaleur, du réfrigérateur et des barrages,…
Ma grande question: est-il possible de récupérer en s’éloignant des éoliennes?
Bien cordialement