Si le préfet du Cantal a rejeté la demande d’autorisation environnementale pour la construction d’un parc éolien à Cézens, dans le Cantal, les opposants estiment que leur combat n’est pas encore gagné.

Cezens se mobilise contre l’éolien
Plus de trois ans de lutte à Cézens © David ALLIGNON

Il y a plusieurs années, des agriculteurs de Cézens étaient approchés par Boralex pour implanter des éoliennes sur leur terrain. L’ancienne municipalité avait approuvé l’idée, car ce parc éolien permettait de trouver des finances pour la commune. 

Refus

Après plusieurs manifestations et contestations organisées par le collectif anti-éolien et la création de l’association « Sauvegarde des monts du Cantal », le préfet Laurent Buchaillat a rejeté la demande d’autorisation environnementale pour la construction d’un parc éolien déposé par le promoteur. 

Grâce à cette petite victoire des opposants, une réunion a permis de fêter la nouvelle mais aussi de mettre en garde contre l’adversité, d’autant plus que, dans le cadre de la nouvelle loi, une nouvelle carte d’implantation possibles des éoliennes vient être publiée.

Craintes

Louis Galtier, ancien maire de Pierrefort, explique : «Je veux tirer la sonnette d’alarme ! Aujourd’hui nous sommes contents. C’est un premier pas mais cette nouvelle carte change tout. Jusqu’à présent, le département du Cantal pouvait en implanter sur 0,36 % du territoire. Là on passe à 4,59 %. 

Donc des communes seront immanquablement impactées. De plus, d’importants raccordements électriques ont été faits sur Narnhac donc, tôt ou tard, si on ne se bat pas, il y aura une lignée d’éoliennes entre Neuvéglise, Gourdièges, Pierrefort, Brezons, Malbo, Cézens, Narnhac et d’autres encore. »

Milan royal

Le deuxième point important concerne le milan royal pour lequel une étude réalisée par la LPO donnait de l’espoir quant à leur protection. « Aujourd’hui, cet oiseau est, dans le Cantal et la zone de Saint-Flour le plus présent au niveau européen. Il n’est donc plus forcément pris en compte. Je peux dire que ça avance doucement mais sûrement. Dernièrement, nous avons eu une discussion avec les sénateurs mais ce n’est pas gagné. « 

Il y a une volonté de l’État et surtout un lobby éolien qui se développe en France. Il faut être vigilant et se préparer à continuer le combat, avoir un projet de territoire comme l’a fait l’Aubrac. Il est important d’être nombreux et de se mobiliser avec les communes, la population, les associations, les entreprises, les syndicats et les forces vives !

Bataille dans la guerre

Pour Mathieu Deloustal, « C’est une très belle étape, une bataille dans la guerre. On a réussi à booster notre association, nous avons près de 400 adhérents sans prospection. Parce qu’on a envie de développer notre territoire et parce qu’on y tient ! Quand on a des idées pour mettre en avant notre région, on devient attractif et intéressant. 

Clairement, pour renforcer nos actions, il faut intégrer le monde agricole et réussir à y faire comprendre que l’on veut donner de la valeur ajoutée différemment. C’est très important pour notre territoire ».

Le maire, Philippe De La Roche, s’exprime sur le sujet : « C’est vrai que la très belle réussite de la fête du pastoralisme a conforté notre opposition et notre dossier. Franchement, je pense à tout ce parcours, à toutes les associations anti-éolien de Thérondels, Trizac… Sans ces personnes, on n’aurait jamais eu le courage de créer une association. 

Je pense à tous ceux qui nous rejoignent avec énergie. A tous les habitants de Cézens qui ont élu un conseil municipal dans un contexte tendu et sans qui nous ne serions pas là ! Le parcours sera long ! »

Vous avez un avis ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *