Depuis la mise en service des six éoliennes des Noës, quelques habitants qui habitent à proximité s’inquiètent des nuisances sonores constatées depuis, avec un ronronnement permanent. Des sonomètres vont être implantés pour s’assurer que le bruit ne dépasse pas les seuils autorisés

Par Kévin Triet – 11 févr. 2024 à 06:00 | mis à jour le 11 févr. 2024 à 08:37

Wilfrid Van De Kerchove habite à 750 mètres de l’éolienne la plus proche et entend un bruit permanent. Photo Kevin Triet

En montant sur le plateau de la Verrerie, un ronronnement permanent interpelle.

Il s’agit du bruit des pales des six éoliennes mises en service fin 2023 quand elles croisent le mât. Un bruit que les riverains les plus proches ne mesuraient pas avant leur mise en service.

Cet impact inattendu suscite chez eux une inquiétude croissante. C’est le cas de Wilfrid Van De Kerchove qui habite à 750 mètres d’une des éoliennes :

« Moi, je ne suis pas contre les éoliennes, précise-t-il. Mais, ce qui me gêne, c’est ce bruit lancinant, ce ronron permanent. Je ne suis pas sûr que si on met ça à Roanne, les gens apprécieraient le bruit. On a l’impression qu’on se bat contre des moulins à vent »

Il renonce depuis à aller se promener en direction des éoliennes, « sinon, ça fait un bruit du tonnerre ». Il raconte qu’une nuit, sa femme l’a réveillé en pensant qu’il y avait quelqu’un dans la maison, alors qu’il s’agissait du bruit des éoliennes. « J’ai l’impression qu’on se bat contre des moulins à vent, Don Quichotte est parmi nous. »

Pour eux qui ont quitté la région parisienne pour vivre en pleine nature, c’est quelque peu rageant. « Là où on habitait avant, on avait des couloirs aériens, mais là, la circulation ne s’arrête jamais ».

Les six éoliennes sont en fonctionnement depuis fin 2023 et les voisins mesurent depuis l’impact sonore. Photo Kevin Triet

« Quand on tourne la tête, on ne les voit plus. Les nuisances sonores, c’est autre chose … »

Un peu plus bas, à la Berriche, Laurent Mosnier, qui est également adjoint au maire a été surpris du bruit. Situé en contrebas, il espérait que le bruit s’évacuerait de façon horizontale, alors qu’il descend jusque dans son hameau.

« Ça dépend des conditions météo. Des fois, on ne les entend pas du tout. Ce qui soulève un peu l’inquiétude, c’est qu’on ne sait pas quel sera l’impact l’été quand on sera sur la terrasse. » Si certains redoutaient l’impact visuel, ce n’est pas son cas. « Quand on tourne la tête, on ne les voit plus. Les nuisances sonores, c’est autre chose… »

À Préfol, à Saint-Rirand, on entend légèrement le bruit quand le vent vient d’ouest. « La plupart du temps, ça donne l’impression d’entendre les rouleaux au bord de l’océan », explique Nicole Mouiller. Le maire des Noës, Stéphane Raphaël, qui réside aux Forges, entend un peu leur bruit quand le vent est très fort. Mais il précise que l’exploitation des éoliennes par la société d’économie mixte Roannaise des énergies renouvelables ne fait que commencer.

Les six éoliennes sont en fonctionnement depuis fin 2023 et les voisins mesurent depuis l’impact sonore. Photo Kevin Triet

« On est en période de réglage et c’est en hiver que le bruit des éoliennes se diffuse le plus, notamment quand il y a de la neige. On est donc dans la période la plus défavorable. »

Avec la mise en service de ces éoliennes, une étude acoustique doit être menée au cours de la première année d’exploitation pour vérifier que l’impact sonore est conforme aux études acoustiques réalisées en amont.

Des seuils acoustiques à respecter

« On a avancé cette étude qui sera réalisée dans les conditions les plus défavorables », explique Stéphane Raphaël. Une dizaine de sonomètres vont être implantés au cours de la seconde quinzaine de février.

Le vice-président en charge des énergies renouvelables à Roannais agglomération, Nicolas Chargueraud, rappelle que la réglementation impose une limite de 35 décibels, sauf si l’ambiance sonore est supérieure, ce qui autorise à dépasser de 5 décibels de jour et 3 la nuit.

Si le bruit est trop important, la solution serait de brider les éoliennes. Mais les habitants estiment être en dessous des seuils légaux. Ils espèrent qu’avec le printemps et la présence des feuillages, le bruit s’estompera un peu. « Parce qu’elles sont là pour 25 ans », rappelle Wilfrid Van De Kerchove.

https://www.leprogres.fr/economie/2024/02/11/eoliennes-des-noes-ce-qui-me-gene-c-est-ce-ronron-permanent

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