Un projet d’extension de cette zone Natura 2000 est prévu pour protéger des colonies de chauve-souris.

Lionel Bruhat, animateur au Conservatoire des Espaces Naturels, et Guillaume Bouroumeau, du service environnement, forêt, risques naturels de la Direction départementale des territoires du Cantal, ont organisés en mai dernier plusieurs réunions afin de présenter ce projet aux habitants des communes du Vigean et Drugeac.

Ce projet consiste en 3 points.

Eglise de Salins (Cantal) © Bruno Leroy

Tous deux chargés de mission pour les sites Natura 2000 de cette partie du Cantal, ils nous précisent les raisons de ce projet.

 » Sur le site de Salins, nous avons des colonies de chauve-souris. »

En effet, la petite église de Salins est l’un des lieux qui abritent une colonie de petits rhinolophes, des chauves-souris qui ne pèsent que 4 à 7 g et qui sont menacées par la pollution.

« C’est un vrai choix qui engage pour l’avenir. S’il y a des chauves-souris, c’est parce qu’il y a de bonnes pratiques agricoles. L’humain est intégré dans l’écosystème. Et Salins est emblématique de ce type de milieu, très peu mécanisable ».

1. C’est quoi Natura 2000 ?

Un outil mis en place par l’Union européenne dès 1979 en application d’une directive visant à protéger les oiseaux sauvages. Au fil des ans, la protection s’étend à d’autres espèces en danger, et aussi à des territoires spécifiques (1992). Les directives européennes ont été transposées dans le droit français. Le réseau de sites français a été validé en 2007. « C’est un outil de gestion et de préservation de la biodiversité tout en conciliant avec les activités économiques », résume Lionel Bruhat.

2. Pourquoi ce projet d’extension ?

La commune de Salins est au cœur d’une zone Natura 2000 située sur les communes de Salins, Le Vigean et Anglards-de-Salers créée en 2011. Le projet d’extension, à l’ouest, est situé sur les communes du Vigean et de Drugeac et ferait passer la surface de cette zone de 262 à 717 hectares. Pourquoi ? « Nous sommes sur des colonies de chauves-souris, des “petits rhinolophes”, de reproduction. Selon les scientifiques, c’est une espèce dont la population a diminué de 38 % ces dix dernières années en France », précise Lionel Bruhat. L’actuel site accueille deux colonies. Le projet d’extension en compte trois. Soit cinq colonies mais « qui, en fait, ne sont qu’une seule ».

Des petits rhinolophes. © Photo Fabien Égal

Parmi les lieux choisis par ces petites chauves-souris qui ne pèsent que 4 à 7 g et dont l’envergure peut atteindre 20 cm, deux églises : celle de Salins considérée comme principale, et celle du village de « Chambres », sur la commune du Vigean, considérée comme secondaire. L’extension permet d’inclure un territoire bocager extrêmement favorable aux chauves-souris. Et notamment les bords de la rivière l’Auze et sa ripisylve (les formations végétales qui se développent sur les bords des cours d’eau, ndlr), « un véritable corridor écologique pour les chauves-souris et une zone de transit entre les églises de Salins et de « Chambres ». Cela contribue à la viabilité génétique des populations du secteur d’étude », précise Guillaume Bouroumeau.

3. Quels sont les bénéfices de Natura 2000 ?

« Tout est basé sur le volontariat. Il s’agit d’un contrat passé entre un propriétaire, ou gestionnaire, une commune ou communauté de communes avec l’État. La durée de l’engagement est de cinq ans au moins. Dans certains cas, notamment pour les forêts, l’engagement peut aller jusqu’à trente ans », explique Lionel Bruhat.

Par exemple, un contrat de type agricole permet de maintenir des pratiques adaptées ou encourage les changements de pratiques. En échange, l’agriculteur est indemnisé pour ce travail. Autre exemple, cité lors de la réunion, par Guillaume Bourouneau : « Une colonie était installée dans les combles d’une maison. Les propriétaires souhaitaient les aménager. Les travaux, qui ont permis de conserver la colonie, tout en aménageant les combles, ont été pris (en partie) en charge par l’État. Parce que la maison était en zone Natura 2000 ». Inciter et accompagner, plutôt que de contraindre.

Publié le 07/05/2022 à 06h02 –Bruno-Serge Leroy

Vous pouvez retrouver cet article via le lien suivant : https://www.lamontagne.fr/salins-15200/actualites/un-projet-dextension-de-la-zone-natura-2000-de-salins-cantal_14124998/

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