« C’est l’un des rares sites où les vautours, peuvent nicher »

Depuis 4 ans, la L.P.O. (Ligue de protection des oiseaux) et d’autres associations se battent contre un projet d’implantation d’éoliennes au sein du Parc naturel régional des Grands Causses, en Aveyron. Lundi 9 septembre 2024, le Conseil d’Etat leur a donné raison. Mais la bataille judiciaire n’est pas terminée.

Elles ont gagné une bataille, mais pas la guerre… La L.P.O. (Ligue de protection des oiseaux), ainsi que d’autres associations de défense de l’environnement comme la FNE Midi-Pyrénées luttent depuis quatre ans contre l’implantation de 6 éoliennes dans le Parc naturel régional des Grands Causses, en Aveyron. Lundi 9 septembre, le Conseil d’Etat leur a donné raison.

Tout commence le 30 avril 2020. Ce jour-là, la préfecture d’Aveyron autorise la Société Ferme éolienne d’Arnac-sur-Dourdou l’implantation 6 éoliennes au sein du Parc naturel régional des Grands Causses. 

Les associations de protection d’environnement et des oiseaux voient rouge. « C’est l’un des rares sites, avec les Alpes et les Pyrénées, où les rapaces et notamment les vautours, peuvent nicher. Ce n’est pas logique d’installer des éoliennes dans ce parc-là » explique un porte-parole de la LPO que nous avons joint aujourd’hui. 

D’autres espèces protégées sont présentes dans ce parc, comme le Faucon crécerelle, l’Aigle Bonelli et l’Aigle royal. 

Le faucon moine, l’une des espèces présentes dans le Parc naturel régional des Grands Causses, en Aveyron. • © IMAGEBROKER/MCPHOTO / MATHIAS SC / IMAGEBROKER.COM

Plusieurs associations, mais aussi des particuliers déposent un recours juridique le 16 novembre 2020 contre cette implantation. Et demandent l’annulation de ce projet éolien, en « soulevant l’impact qu’il aurait sur les sites emblématiques et les espèces patrimoniales locales ». 

Mais le 20 avril 2023, la Cour administrative d’appel de Toulouse rejette la demande des associations et conclut à la légalité de l’arrêté attaqué. Pour les magistrats, « les atteintes à la biodiversité ne sont pas caractérisées et (…) les mesures d’évitement et de réduction des risques d’impact des oiseaux (…) avec les éoliennes sont suffisantes ». 

Cour administrative d'appel de Toulouse • © MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS
Cour administrative d’appel de Toulouse • © MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS

Le Conseil d’Etat s’empare de l’affaire

La L.P.O ne s’arrête pas là. Elle porte l’affaire devant le Conseil d’État, convaincue de « l’importance de protéger les espèces présentes sur le site ». La plus haute juridiction administrative française donne finalement raison aux défenseurs de la nature. Balayant au passage le principal argument des porteurs du projet.

Car la préfecture d’Aveyron et la société qui veut implanter ces 6 éoliennes, ont toujours soutenu que ce parc éolien « participait aux objectifs de l’Etat de développement des énergies renouvelables ». Pas convaincu, le Conseil d’Etat estime au contraire, que «  ce projet ne participe que modestement à la politique nationale de transition énergétique et que l’Aveyron comptait déjà un grand nombre de parcs éoliens ». 

Le Conseil d'État à Paris. • © BRUNO LEVESQUE / MAXPPP
Le Conseil d’État à Paris. • © BRUNO LEVESQUE / MAXPPP

« On n’a rien contre les éoliennes et nous aussi on est favorables aux énergies renouvelables. Mais on ne peut pas les installer n’importe où, surtout pas dans les zones de reproduction des oiseaux, comme les rapaces » explique ce porte-parole de la L.P.O., satisfait de la décision du Conseil d’État. 

Pour autant, la bataille juridique n’est pas terminée. Car l’affaire a été renvoyée devant la Cour administrative de Toulouse qui devra à nouveau se prononcer sur la légalité de l’arrêté préfectoral autorisant la construction du parc éolien. Pour l’instant aucune date n’a été fixée. 

Dérogation « espèces protégées »

En attendant, la L.P.O. va continuer à rester vigilant. Très impliquée dans cette question des éoliennes, l’association bataille régulièrement contre ces projets. Le 8 juillet dernier, elle avait déjà obtenu gain de cause pour le parc éolien de La Baume, également situé en Aveyron.

À l’époque, le Conseil d’État avait déjà suivi le raisonnement de l’association de protection des oiseaux; qui contestait l’absence de dérogation « espèces protégées ». 

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